En immobilier, chaque détail peut faire la différence. Proposer une maison meublée à la vente peut donc s’avérer judicieux selon les situations. Visite plus immersive, logement « prêt à vivre », gain de temps… Les arguments ne manquent pas. Mais entre stratégie commerciale, contraintes juridiques et attentes des acheteurs, faut-il vraiment vendre une maison meublée ? Et dans quelles conditions ? On fait le point ! 

Pourquoi vendre meublé peut séduire les acheteurs ?  

Une maison bien meublée, pensée avec goût et en harmonie avec son architecture, peut déclencher un coup de cœur et donc réduire le nombre de visites. En effet, le mobilier donne du relief aux volumes, facilite la lecture des espaces, et aide les acheteurs à se projeter.   

C’est un levier de valorisation efficace… à condition de viser les bons profils. Ce type de vente séduit avant tout une clientèle en quête de praticité, comme les acheteurs en mobilité professionnelle ou ceux recherchant une résidence secondaire prête à l’usage.  

La vente meublée peut aussi s’avérer pertinente pour les logements atypiques, dont l’agencement joue un rôle déterminant dans la compréhension des volumes. Dans ces cas-là, le mobilier devient un atout à part entière à condition d’être en bon état, adapté au style du bien et suffisamment neutre pour convenir au plus grand nombre. 

Zoom sur les frais de notaire : une économie pour l’acheteur 

L’autre argument en faveur de la vente meublée concerne les frais de notaire. En effet, ces derniers s’appliquent uniquement à la valeur du bien immobilier. Les meubles étant considérés comme des biens mobiliers, ils en sont exclus.  

Par exemple, si une maison est vendue 350 000 €, dont 15 000 € de mobilier, les frais de notaire (environ 7 à 8 % dans l’ancien) seront calculés sur 335 000 € au lieu de 350 000 €. Cette déduction peut représenter une économie de plusieurs centaines d’euros pour l’acquéreur. 

Mais attention, cette opération n’est possible que si certaines conditions sont réunies. Le mobilier doit être listé avec précision, évalué à sa juste valeur, et intégré dans une annexe jointe au compromis de vente, puis à l’acte authentique. En effet, l’administration fiscale exige que les éléments déduits soient justifiables. 

Que peut-on légalement vendre avec le logement ?  

On ne peut pas tout déduire lors de la vente d’une maison ou d’un appartement meublé. En effet, le Code civil distingue deux catégories de mobilier. 

Les « immeubles par destination »  

Ce sont des éléments considérés comme faisant corps avec le bien immobilier. Fixés de manière permanente, ils ne peuvent être enlevés du bien sans causer de dommages.  

Il s’agit par exemple :  

• Des cuisines aménagées (meubles fixés, électroménager encastré), 
• Des placards intégrés ou dressings sur mesure,
  
• Des équipements de chauffage (chaudière, radiateurs),
  
• Des éléments sanitaires (lavabos, baignoires, WC), 
  
• Des revêtements de sol collés ou cloués (parquets, moquettes), 
  
• Des aménagements extérieurs scellés (piscines enterrées ou semi-enterrées, pergolas maçonnées).
  

Les meubles meublants 

Définis à l’article 534 du Code civil, ils désignent « les meubles destinés à l’usage et à l’ornement des appartements ». Ce sont eux qui peuvent être intégrés dans la vente et déduits du prix pour le calcul des frais de notaire.

 On y retrouve par exemple : 

• Le mobilier classique (tables, chaises, lits, canapés…), 
• Le mobilier de jardin non scellé et les accessoires comme une tondeuse ou les bacs à fleurs, 
  
• L’électroménager non encastré, 
  
• L’équipement hifi, 
• Les luminaires mobiles…  
  

En pratique, mieux vaut rester vigilant. Les notaires et l’administration fiscale sont souvent plus stricts. Pour que ces éléments soient pris en compte, ils doivent être clairement listés, estimés à leur juste valeur et avoir une vraie utilité dans le logement. En cas de doute, mieux vaut se concentrer sur le mobilier principal (meubles, électroménager non encastré, équipements…) et se faire conseiller par un professionnel pour éviter tout risque de litige ou de redressement. 

Les précautions à prendre avant de proposer une vente meublée 

Si vous envisagez de vendre votre maison meublée, voici les points à ne pas négliger : 

• Évaluer le mobilier à sa juste valeur  : l’administration fiscale exige une estimation réaliste. Pas question de gonfler artificiellement la valeur des meubles. En l’absence de factures, il est recommandé de procéder à une estimation cohérente avec l’état, l’âge et la qualité du mobilier, en appliquant un abattement pour vétusté. Un canapé de dix ans ne vaudra évidemment pas son prix d’origine. 
• Dresser une liste précise : cette liste doit être exhaustive, détaillée et datée. Elle doit être annexée au compromis puis à l’acte authentique de vente. Elle permettra de justifier la déduction appliquée au prix du bien immobilier. 
  
• Rester neutre : même si votre mobilier vous tient à cœur, il est préférable de présenter un intérieur épuré, soigné, et peu personnalisé. L’objectif est d’aider l’acheteur à se projeter, pas de lui imposer un univers trop marqué.  
  

En résumé, proposer une maison meublée à la vente peut être un véritable atout. À condition d’anticiper les attentes des acheteurs et de bien encadrer la démarche. C’est justement tout l’intérêt de se faire accompagner par un professionnel Guy Hoquet, présent à chaque étape clé de la vente !